Je voudrais parler à mon père...
En février dernier le but de notre excursion sur la Côte d'Azur était la Fête des Citrons à Menton. Je voulais aussi à cette occasion revenir sur les traces de mon enfance et montrer à Achilleas où j'avais vécu ma première année sur le sol métropolitain, moi la petite Oranaise de presque dix ans. En prévision de ce petit voyage j'avais reparlé avec mon papa des endroits où nous avions séjourné lors de cette année, lui demandant des précisions. Ce fut là notre toute dernière conversation avant qu'il ne soit hospitalisé le soir même et nous quitte quatre jours plus tard. Il m'avait demandé en riant si je voulais "faire un pélerinage" sur les traces de mon enfance... Oui un peu, je voulais aller aussi à Cannes pour lui, pour lui raconter ce que j'avais retrouvé de nos traces 50 ans auparavant.
La vie en a voulu autrement et je ne pourrai jamais partager avec mon papa mon "pélerinage".
Comme le dit si justement la chanson de Céline Dion, moi aussi:
" Je voudrais retrouver mes traces
Où est ma vie, où est ma place
Et garder l'or de mon passé
Au chaud dans mon jardin secret...
Mais avant tout je voudrais parler à mon père!
Cette année scolaire 1962-63, pour moi la dernière de l'école primaire, nous l'avons vécue dans un appartement de cet immeuble. Il n'est pas situé sur le boulevard de la Croisette à Cannes mais dans ce quartier. Il y a pire n'est-ce pas? 50 ans après, il n'a absolument pas changé comme en témoignent ces photos prises il ya 15 jours.
Comme n'a pas bougé d'un iota non plus l'église de Notre-Dame-des-Pins où a eu lieu en 1963 ma communion solennelle.
Tout est resté à la même place, la même statue de la Vierge dont je me souvenais car on nous avait donné à chacun le jour de notre communion une image la représentant. De la Croix je ne me souvenais plus. Mais en la revoyant je l'ai immédiatemment reconnue et m'est revenue à l'esprit la même "appréhension" qu'à 11 ans: "Pourvu qu'un filin de casse pas!"
Cela m'a fait chaud au coeur de retrouver ces souvenirs mais avant tout "j'aurais voulu en parler à mon père!"