Kéa: histoire d'une île
Kéa, notre île d'adoption toute récente, a une longue histoire derrière elle et a connu des périodes florissantes et des périodes de déclin. Elle a été un centre important de la civilisation cycladique et a toujours joué sa partition dans l'histoire de la Grèce.
L'île aurait été baptisée ainsi en l'honneur de Keo, fils d’Apollon et chef du peuple des Locres, venu de Naupacte à Kéa dans les débuts du 11e siècle avant JC.
Mais Kéa, originellement dénommée Ydrousa, a été habitée dès l’époque néolithique et des traces de peuplement remontent même à l'âge préhistorique et se trouvent dans la baie d'Agia Irini ou le village de Vourkari.
Les cités actuelles de Ioulida, Korissia et Piessa ont été fondées vers 1000 avant J.C. Kéa était alors connue pour une étrange coutume, le "Keion nomimo", coutume selon laquelle toutes les personnes de plus de 70 ans se suicidaient volontairement en buvant une espèce de ciguë poussant dans l'île, pratiquant ainsi une forme d'euthanasie. Je vous rassure, tout cela a bien changé...
A côté de Ioulida se trouve toujours en pleine nature une superbe sculpture du 6ème siècle avant J.C., juste un peu usée par le vent, le Lion de Kéa. Figure emblématique de l'île, sculpté dans la roche, large de 3 mètres et long de 9, ce lion monumental semble veiller sur la ville vers laquelle il est tourné.
Ce lion est bienveillant, plus souriant qu'effrayant. De ce sourire un peu mystérieux qu'arborent les "kouros" de la période archaïque comme celui trouvé à Korissia et exposé au musée de l'Acropole.
Après l'empire romain commence une période de déclin pour Kéa.
Au 13ème siècle, l'île est conquise par les Vénitiens qui construisent une forteresse à Ioulida pour essayer de se protéger des pirates.
En 1537 c’est la conquête de Kéa, alors rebaptisée Tzia, par les Ottomans. Mais ils n'y séjourneront pas, se contentant de l'administrer.
Après trois siècles de domination turque, les Kéotes prendront part à la guerre de libération, en 1821.
Kéa sera enfin réunie en 1830 à la Grèce dont elle fait partie intégrante depuis bientôt deux cents ans.