Escapade à Sète
Je connais mieux (comme je pense un assez grand nombre de personnes) ce qui se trouve à deux heures d’avion de chez moi que ce qui se trouve à deux heures de voiture. Je viens encore d’en faire l’expérience. Achilleas étant venu fêter Pâques à Toulouse, nous sommes allés passer le week-end à Saint-Pierre, notre petit pied à terre audois. Nous avons eu la plage presque pour nous seuls.
Sans doute à cause de l'eau trop fraîche, même si elle était bien tentante, et surtout du vent de terre.
Le vent est un des "petits" inconvénients du département de l'Aude par ailleurs si agréable à vivre; ce serait le département français où l'on compte le plus de jours venteux. En témoignent ces éoliennes bien visibles sur notre parcours et pas très esthétiques. Heureusement les bords de l'autoroute sont généralement assez jolis au printemps avec leurs fermes et leurs cultures.
Les plaisirs de la plage n'étant pas encore de saison, nous sommes allés flâner à Narbonne. Le marché sous sa halle de style Baltard est toujours très accueillant et coloré.
Le palais des archevêques et la cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur sont eux toujours aussi impressionnants.
Nous avons eu beaucoup de plaisir à nous promener le long du canal de la Robine qui abrite de nombreux bâteaux et donne un aspect balnéaire à la ville de Narbonne qui se trouve pourtant à une quinzaine de kilomètres de la côte.
Le soleil nous donnant des ailes, nous avons abandonné l'Aude pour le département limitrophe de l’Hérault: notre but, aller visiter pour la première fois la ville de Sète.
De Sète je connaissais les tielles, les zézettes (on est gourmande ou pas) et je savais que c’était la ville où avaient choisi de reposer Paul Valéry et Georges Brassens qui en sont natifs. Ils ne sont d’ailleurs pas dans le même cimetière, le premier bénéficiant d’un emplacement dans le magnifique cimetière marin qui domine la mer, le second reposant non pas à la plage de Sète comme demandé dans sa supplique mais dans le modeste cimetière du Py, le cimetière des "pauvres", celui tourné vers l'étang de Thau.
Nous sommes littéralement tombés sous le charme de ce port de pêche et de commerce, à la situation géographique si particulière. Sète est en effet bâtie sur une colline, le mont Saint-Clair, qui a un peu une forme de cétacé vue de loin (cetus, la baleine, devenue Cète puis Sète en 1927 seulement ). La ville donne l'impression d'être une île ("l'île singulière" comme l'avait nommée Paul Valéry) car entourée d'eaux, celles de l'immense étang de Thau et celles de la Méditerranée. Pas besoin de ferry toutefois pour si rendre, mais un long cordon de terre qui relie la ville au reste du littoral.
L'animation était très grande en ces samedi et dimanche de Pâques, d'autant qu'il y avait la présence de bâteaux à voiles exceptionnels dont vous trouverez quelques photos dans un billet précédent. Nous ne le savions pas et cela a été une excellente surprise. Le Kurenzshtern est vraiment impressionnant avec ses 110 mètres de long et ses quatre mâts.
Il est toujours en service malgré son grand âge et sert de navire école à la marine russe. Ce n'est pas difficile à deviner rien qu'en voyant la jeunesse de ses matelots.
On pouvait monter à bord mais il y avait trop de candidats à la visite et nous avons renoncé. Dommage car une telle occasion ne se représentera sans doute pas.