Poulet aux Prunes
"Nasser-Ali a perdu son violon après que Faringuisse, son épouse, l'a brisé lors d'une querelle conjugale plus violente que celles, innombrables, qui l'avaient précédées. La quête d'un nouvel instrument se révélant infructueuse, Nasser-Ali se résigne à mourir et son agonie, découpée en journées, permet de refaire le parcours de sa vie (et de s'avancer dans celle de ses descendants)."
Ainsi "le Monde" du 25 octobre résume-t-il le film de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, "Poulet aux Prunes". C'est comme pour Persépolis une adaptation cinématographique d'une bande dessinée de Marjane Satrapi, mais jouée cette fois par des acteurs.
La bande annonce résume bien le film.
Je trouve cette adaptation assez réussie et j'ai pour ma part apprécié la recette de ce "Poulet aux prunes." Certes rien d'original dans le propos du film qui nous redit que les artistes ne seraient pas faits pour le quotidien mais aussi que l'on passerait du statut d'exécutant à celui d'artiste lorque la passion (ici amoureuse) vous inspire. Mais j'ai aimé la façon de traiter le thème, d'avoir situé le film en Iran dans les années 50, d'avoir mélangé l'émotion, le burlesque, la poésie. La façon de traiter le temps aussi puisque le film, découpé en séquences qui s'entremêlent, nous promène au gré du récit de la jeunesse de Nasser-Ali à la vie d'adulte qu'il ne connaîtra jamais de ses enfants.
Fort réussi aussi à mon goût le traitement de la photo, mélange d'images réalistes, d'images de synthèse, de décors peints, d'effets spéciaux.
Un plaisir donné aussi par l'interprétation des comédiens tous excellents. Pour ma part une découverte, celle du jolie visage de la jeune comédienne iranienne Golshifteh Farahani, la muse de notre violoniste. Et par l'interprétation de Renaud Capuçon dans la bande son originale toute dédiée au violon bien sûr.