La Princesse de Montpensier
La Princesse de Montpensier est le dernier film de Bertrand Tavernier. Présenté à Cannes, il vient de sortir cette semaine dans les salles. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas vu un film à caractère historique et je n'ai pas été déçue.
Ce n'est pas une fresque historique même si nous sommes en 1562 et si les guerres de religion font rage entre catholiques et huguenots. Le film se temine d'ailleurs au moment du massacre de la Saint-Barthélémy. Certes il y a des images qui évoquent la barbarie de cette guerre, mais ce n'est que la toile de fond.
Tout comme les personnages historiques (le Duc de Guise, la reine Catherine de Médicis, le Duc d'Anjou) ne sont pas étudiés d'un point de vue historique ou politique mais seulement dans leurs rapports avec l'héroïne, Marie de Mézières devenue par mariage forcé Princesse de Montpensier.
Le coeur du film, c'est le personnage de cette princesse rebelle, obstinée, intelligente et qui s'instruit au contact du Comte de Chabannes, un être solitaire qui manie aussi bien l'épée que la plume. Il est la voix de la sagesse qui essaie de tempérer les esprits.
Les acteurs ont la jeunesse et la fougue de leur âge car c'est un film où les acteurs et même les très jeunes acteurs ont la part belle à côté de Lambert Wilson qui prête sa maturité au Comte de Chabannes.
Deux mentions particulières pour les acteurs. Mélanie Thiery tout en rondeurs et en blondeur incarne parfaitement le personnage de la Princesse de Montpensier dont on comprend que plusieurs hommes tombent amoureux.
Quant à Gaspard Ulliel, quel séduisant acteur dans le rôle du Duc de Guise.
Le dernier mais non le moindre protagoniste du film, c'est la nature. Elle est magnifiquement filmée et le décor naturel est vraiment de toute beauté. Ce sont ces images de forêts, de chateaux, de rivières qui nous restent surtout en mémoire après avoir vu le film. Une vraie réussite esthétique.