Orchidée mon amie

De même qu'il me serait difficile d'imaginer ma maison sans un animal de compagnie, de même j'ai besoin de la fidèle présence d'une ou plusieurs orchidées.

Je ne sais même pas si  je dirais que c'est ma fleur préférée. Je crois bien que la rose la bat d'une courte tête dans mon hit parade. Mais ce n'est pas facile d'avoir des roses en toute saison dans une maison, surtout que mes préférées sont celles du jardin mises en bouquet, pas trop celles du fleuriste et encore moins celles du supermarché, encore toute frigorifiées d'avoir connu les congélateurs de transport.

Les orchidées ont l'avantage de pouvoir être achetées toute l'année avec le même niveau de qualité. Certes un beau sujet est parfois un peu cher mais il n'y a jamais de déception et la plante reste fleurie de nombreuses semaines, voire plusieurs mois. Au début de cette passion pour l'orchidée,  j'avoue à ma grande honte que j'ai jeté des sujets qui avaient perdu leurs fleurs, ne sachant pas trop qu'en faire et perplexe devant le feuillage qui n'est pas le plus bel atour de la plante. Jusqu'au jour où j'ai oublié une plante défleurie dans un coin de terrasse, sans eau et sans soin. Pas rancunière pour deux sous, elle a produit une jolie nouvelle tige au bout de quelques semaines. Inutile de dire qu'elle a ensuite été chouchoutée comme une princesse.

Depuis, je fais pratiquement refleurir toutes mes orchidées, surtout les phalaenopsis, la catégorie d'orchidée que l'on trouve le plus facilement. Mais ce n'est pas parce qu'il est le plus répandu et le plus facile à faire refleurir que le phalaenopsis n'est pas une orchidée magnifique. Avec sa fleur qui ressemble à un papillon (d'où son nom venu du grec) et sa variété de couleurs et de dessins sur ses pétales et ses sépales, on n'en finit pas d'admirer le travail de la nature dans sa complexité et sa beauté.

Il y a aussi le Cattleya qui est une variété d'orchidée encore assez répandue, qui était même plus célèbre au début du siècle dernier que le phalaenopsis. Il était alors en France l'orchidée par excellence. Les catleyas (avec un seul "t") les plus "célèbres" étant bien sûr ceux portés par Odette Verdurin dans "Un amour de Swann", le roman de Proust:

"Elle tenait à la main un bouquet de catleyas et Swann vit, sous sa fanchon de dentelle, qu’elle avait dans les cheveux des fleurs de cette même orchidée attachées à une aigrette en plumes de cygnes. Elle était habillée sous sa mantille d’un flot de velours noir qui, par un rattrapé oblique, découvrait en un  large   triangle le bas d’une jupe de faille blanche et laissait voir un empiècement, également de faille blanche, à l’ouverture du corsage décolleté, où étaient enfoncées d’autres fleurs de catleyas".